Interview de Pierre Gony, fondateur de l’association Terres en Mêlées

L’éducation et l’émancipation par le Rugby solidaire 

À 35 ans, Pierre Gony a déjà une carrière de joueur de rugby derrière lui. Il n’a pas quitté Toulouse, où il a joué au Stade Toulousain. Depuis 2011, il se consacre pleinement à l’éducation des jeunes par le rugby, dans des pays où le rugby n’est pas développé, en Afrique notamment. Ce n’est pas un hasard, Pierre Gony est également devenu entraîneur et éducateur dès ses 18 ans pour aider les jeunes à s’en sortir par le sport.

Présente désormais dans 5 pays, l’association et ses équipes s’emploient à développer la pratique du rugby pour l’éducation, la paix, l’égalité entre les garçons et les filles. Le rugby, par sa pratique, et ses valeurs, est surtout un levier d’ouverture vers d’autres cultures. Depuis, les actions de l’association aident des milliers de jeunes, des filles notamment, et des garçons à s’émanciper, à se respecter et à apprendre. 

Ces actions sont de plus en plus reconnues, et récompensées. Le programme “Spirit of Rugby” à Madagascar, par exemple, est soutenu par le World Rugby. En septembre dernier, Terres en Mêlées a reçu le prestigieux prix Beyond Sport Global Award à New York. 

En ce moment, un documentaire est diffusé sur Marcelia, jeune maman de 13 ans, dont la vie a changé grâce à l’association et la pratique du rugby !

by SSC et le joueur fidjien Levani Botia soutiennent Terres en Mêlées à travers la vente du T-shirt BAD – Levani Botia. À chaque achat du T-shirt, 20% sont reversés à l’association.

Nous avons posé quelques questions à Pierre Gony, qui a répondu avec beaucoup de générosité, à l’image de son engagement pour l’éducation et la solidarité.

  • Comment est née l’association et votre engagement personnel ?

Tout a commencé en 2011 avec l’idée d’un échange interculturel au Maroc entre des jeunes joueurs issus de quartiers défavorisés et des éducateurs sportifs. Ce voyage au Maroc s’est révélé être un passeport entre deux cultures. Les jeunes se sont engagés pour co-construire un projet d’éducation et d’échange culturel par le rugby.

Depuis 2011 et cette première initiative heureuse et spontanée, l’association s’est structurée pour être adoptée au Sénégal, au Togo, au Burkina Faso et à Madagascar. 

  • Pouvez-vous nous citer des projets de l’association Terres en Mêlées ?

Notre projet global est de rendre accessible le Rugby en tant qu’outil éducatif, mais également moyen d’émancipation pour les jeunes filles. 

Au Madagascar, nous avons créé le 1er championnat de rugby en milieu scolaire qui réunit des milliers de jeunes. Ce projet est depuis soutenu par le World Rugby.

Désormais, un diplôme d’État existe d’ailleurs à Madagascar pour permettre aux jeunes malgaches de devenir professeur d’EPS.

Mais l’éducation par le Rugby n’est pas notre seule vocation. Nous souhaitons également mobiliser les jeunes sur des enjeux qui les touchent de près : l’égalité hommes-femmes, les mariages forcées, et l’environnement.

  • Combien de jeunes sont-ils aujourd’hui concernés par les projets de l’association ?

6000 enfants bénéficient des programmes de Terres en Mêlées. Parmi ces bénéficiaires, 60 % sont des jeunes filles.

Par ailleurs, 71 éducatrices et éducateurs sont employés dans 5 pays différents.

  •  Pouvez-vous nous parler de votre dernier programme en date ?

Nous avons lancé le programme “XV des Ambassadeurs” à Madagascar. Le rugby est la porte d’entrée pour constituer une équipe de jeunes sensibilisés aux questions d’inégalité de genres et de discriminations entre hommes et femmes. L’objectif est de leur permettre de devenir éducateurs et ambassadeurs à l’égalité des genres. À travers des jeux éducatifs, ils s’expriment sur ces thématiques.

Parmi ces jeunes, Marcelia, maman à 13 ans, a pu devenir éducatrice et ambassadrice pour l’émancipation des jeunes filles de son pays. Nous avons réalisé avec Christophe Vindis un film documentaire “La jeune fille et le ballon ovale” sur l’histoire de Marciela et de son émancipation par le rugby.

Avec Marcelia, ce sont 8 jeunes filles et garçons malgaches qui viennent de s’envoler pour le Japon pour assister à la Coupe du Monde.

  • Comment se développe Terres en Mêlées en Afrique ?

Il y a beaucoup d’énergie en Afrique, et la population y est majoritairement jeune. Terres en Mêlées y est présente grâce à l’énergie de ces jeunes locaux au Maroc, au Togo et au Burkina Faso qui ont créé leur propre structure dans leur pays, en partenariat avec de jeunes français. Aujourd’hui, sur les 5 présidents d’associations Terres en Mêlées, 3 femmes sont à la gouvernance dans leur pays respectifs (Madagascar, Maroc, et France).

  • En ce qui concerne les dons faits par des particuliers à l’association, pourriez-vous nous dire comment ils utilisés concrètement ?

Les collectes de fonds grâce à la générosité des particuliers nous permettent de financer les actions de terrain au plus près des enfants :  la tenue des entraînements hebdomadaires est rendue possible, ainsi que le Tournoi de l’égalité hommes-femmes à Madagascar, ou l’acheminement du matériel depuis les clubs en France.

  • Enfin, s’il y avait une phrase pour incarner la cause de votre association, quelle serait-elle ?

“Tous les enfants ont le droit de jouer”

  • Un message à transmettre pour les acheteurs du T-shirt BAD de Levani Botia qui soutient votre association ?

Le Rugby n’a pas de frontières. On se faisant plaisir ici par l’achat d’un T-shirt, vous contribuez au développement des enfants là bas.

Acheter le T-shirt Levani Botia – Terres en Mêlées : 20% du prix du T-shirt sont reversés à l’association

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